L’été en strophes
Le recueil
Les choses de l’amour à marde
Maude Veilleux
Les Éditions de l’Écrou
Nos fronts se déposent un sur l’autre, chacun leur tour les yeux fermés, nos mains voient Ça vrombit dans l’air, ça crie Les draps s’emmêlent Le chat n’en fait pas de cas Les voisins, eux, oui.
Née en Beauce, Maude Veilleux vit et travaille à Montréal. Elle a publié deux recueils de poésie à l’Écrou, dont Last Call les murènes, et deux romans chez Hamac : Le vertige des insectes, qui a fait partie de la liste préliminaire du Prix des libraires du Québec, et Prague.
« 48 degrés Celsius. Je mange des popsicles au citron et je reste enfermée dans ma caverne de béton. Je rêve d’une piscine infinie sur René-Lévesque. Creusez donc ça qu’on se promène en ponton. De toute façon, dans cinquante ans, le fleuve aura englouti tout le sud de la ville. Sur le cargo géant mon ventre est un hublot qui pleure et qui se noie dans l’océan de Sunlight vaisselle. »(1)
« Je pourrais rouler très vite pour me rafraîchir, choisir de descendre les côtes et de n’en monter aucune. Malheureusement, c’est physiquement impossible. En plus, j’ai un flat. Je m’excuse je vais brailler une bicyclette me la faire voler comme si je ne pouvais même pas posséder un sentiment. »(2)
« Les ventilateurs tournent à fond. Ils me font peur. Me pogner les cheveux dedans, m’arracher le crâne. Je reste à une distance de bras. J’ai aussi peur de la forêt et de la maladie de Lyme. Je préfère les bains froids. Surtout, pour lire de la poésie. Nous nous baignons dans le mal de vivre de l’asphalte chaud en attendant de trouver la parole habitable ou de gagner quelque chose au gratteux pour partir dans le bois pour toujours. »(3)
— Propos recueillis par Mario Cloutier, La Presse
(1) Mon sofa brise-glace, Nathalie Thibault, L’Oie de Cravan
(2) Le naufrage des colibris, Daniel Leblanc-Poirier, Les Éditions de l’Écrou
(3) Frayer, Marie-André Gill, La Peuplade